Les enseignants convaincus sont de loin les plus proactifs sur le sujet de l’éducation au développement durable, et rapportent mettre en place de nombreuses pratiques visant à développer la conscience écologique et les comportements pro-environnementaux de leurs élèves. Or, les enseignants les plus proactifs sont ceux qui perçoivent leurs collègues, leur hiérarchie, les parents d’élèves et la société dans son ensemble comme favorables à l’éducation au développement durable.
Par exemple, moins de 20% des enseignants convaincus pensent que leurs collègues pourraient les juger négativement s’ils donnaient trop d’importance au changement climatique dans leurs enseignements, contre 37% des démunis et presque la moitié des enseignants réticents.
De même, moins de 30% des enseignants convaincus ont peur du jugement des parents de leurs élèves s’ils abordent régulièrement l’urgence climatique en classe contre 56% chez les enseignants réticents.
Le soutien de la hiérarchie semble être déterminant pour les enseignants, avec 54% des convaincus déclarant que leur hiérarchie soutient les initiatives liées à l’éducation au changement climatique, contre 23% des démunis et seulement 18% des réticents.
On peut par ailleurs constater que la perception de l’avis de la population sur l’éducation au changement climatique varie grandement selon le profil. Ainsi, si 36% des enseignants convaincus pensent que la population française est favorable à l’intégration du changement climatique dans les apprentissages scolaires, ils ne sont que 8% chez les réticents.
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Ainsi, la norme perçue au sein de l’établissement ou de la population française sur l’éducation au changement climatique, selon qu’elle soit positive ou négative, pourrait favoriser ou au contraire freiner la diffusion de bonnes pratiques. On voit par ailleurs que, dans notre échantillon, la norme sociale perçue prédit positivement les pratiques d’éducation au développement durable***** : plus les enseignants perçoivent une norme positive envers l’éducation au développement durable autour d’eux, plus ils mettent en place régulièrement des pratiques d’éducation au développement durable. Soutenir et valoriser les initiatives des enseignants en faveur de l’éducation au développement durable semble donc d’autant plus primordial.
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***** significatif à p < .05 pour chacune des pratiques mesurées
Ici, on peut voir que 44% des enseignants qui perçoivent une norme sociale positive****** mettent en place régulièrement des activités pédagogiques d’éducation au développement durable en lien avec la matière enseignée, contre seulement 27% chez ceux qui perçoivent une norme sociale négative**.
****** à partir des moyennes obtenues à l’échelle de mesure des normes sociales perçues, nous avons isolé le premier et le troisième quartile pour en extraire les groupes “norme perçue négative” et “norme perçue positive”
En effet, nos résultats montrent que le sentiment d’auto-efficacité des enseignants prédit positivement les pratiques d’éducation au développement durable*****. Autrement dit, plus les enseignants se sentent confiants dans leurs capacités à enseigner l’éducation au développement durable, à répondre aux questions des élèves et à les motiver sur ce sujet, plus ils mettent régulièrement en place diverses pratiques en lien avec la thématique.
***** significatif à p < .05 pour chacune des pratiques mesurées