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Baromètre 2024/2025 réalisé entre décembre 2024 et février 2025 auprès de 869 enseignants.
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Introduction et méthodologie
Décrochage scolaire : comparaisons 2023-2025
Qu’est-ce qui mène au désengagement et au décrochage selon les enseignants ?
Focus sur la mixité scolaire
Indices objectifs et subjectifs de mixité
Attitudes envers la mixité scolaire
Conditions et besoins de la mixité scolaire
Qu’entendent les enseignants par mixité ? (Lien entre indices objectifs et subjectifs)
Comment accompagner les enseignants vers des pratiques en faveur de la mixité scolaire ?
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Cette première partie a pour but de recueillir la perception des enseignants concernant le risque de décrochage dans leur classe, les sources du désengagement scolaire et les ressources que peuvent mobiliser leurs élèves pour y faire face, et compare ces résultats à ceux obtenus en 2023.
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Comme en 2023, 1 élève sur 5 présenterait un niveau de risque élevé de décrochage
Selon les enseignants, 21 % des élèves, soit 1 élève sur 5, présentent un niveau de risque élevé de décrochage scolaire. Ce risque est défini par la présence d’au moins deux facteurs de risque (par exemple, un milieu socio-économique défavorisé ou un événement stressant majeur) et deux signes d’alerte du désengagement scolaire (comme un manque de persévérance face aux difficultés, des comportements perturbateurs ou une attitude désinvolte en classe).
Les résultats montrent une stabilité globale du phénomène depuis 2023 tel qu’il est perçu par les enseignants avec toujours des variations importantes en fonction du niveau scolaire. Ainsi, il concernerait 10 % des élèves en maternelle et grimperait progressivement jusqu’à 33 % en lycée professionnel, où il serait le plus élevé.
>>> lien vers les résultats complets
Tableau 1 : Pourcentages moyens pondérés d’élèves d’une classe concernés par un risque élevé de décrochage selon leur enseignant
Niveau scolaire | 2023 (%) | 2025 (%) |
---|---|---|
Maternelle | 10.9 | 10.4 |
Élémentaire | 15.8 | 16.8 |
Collège | 21.7 | 23.4 |
Lycée | 17.3 | 18.8 |
Lycée professionnel | 36.2 | 33.0 |
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Les pratiques pédagogiques des enseignants pour lutter contre le décrochage scolaire se développent
Les enseignants semblent mettre en place davantage de pratiques pour lesquelles on a une preuve d’efficacité partielle ou complète dans la prévention du décrochage scolaire : des pratiques d’enseignement explicite, axées sur la motivation des élèves ou sur la prise en compte de la diversité. Si ces pratiques étaient déjà largement mises en œuvre en 2023, leur adoption s’intensifie en 2025, avec une progression significative des usages réguliers et quotidiens, soulignant une évolution positive dans les stratégies pédagogiques mises en place face au risque de décrochage.
Par exemple :
- 60% des enseignants en 2025 déclarent faire des retours individualisés aux élèves pour les aider à comprendre leurs erreurs (+13% depuis 2023). → Pratique axée sur la prise en compte de la diversité
- 67% prennent désormais l’habitude d’expliciter les objectifs d’apprentissage avant d’enseigner une séquence (+8% depuis 2023). → Pratique d’enseignement explicite
- 60% favorisent une participation active de tous les élèves à la construction des savoirs et des règles de la classe (+10% depuis 2023). → Pratique axée sur la motivation des élèves
>>> lien vers les résultats complets
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Renforcer le lien école-famille : un levier pour l’engagement scolaire selon les enseignants
A partir des données recueillies ici, trois facteurs principaux influenceraient le désengagement scolaire que les enseignants observent dans leur classe. Parmi eux, le niveau scolaire et l’Indice de Position Sociale de l’établissement constituent des éléments de contexte importants à prendre en compte. En effet, dans les établissements à IPS faible (1er quartile : ≤ 88.7), le désengagement moyen est de 31 % contre 19,4% dans les établissements à IPS fort (4ème quartile : ≥ 114.2) soit un désengagement inférieur de près de 40 %. Ces résultats illustrent le rôle majeur du contexte socio-économique dans l’engagement scolaire des élèves et soulignent l’importance de politiques éducatives ciblées pour réduire les inégalités.
Néanmoins, un troisième facteur apparait pour les enseignants comme un levier protecteur majeur : la qualité de la relation entre l’école et la famille.
Les perceptions des enseignants s’alignent avec les conclusions de nombreuses recherches en éducation, qui démontrent que l’implication parentale favorise la réussite scolaire (Castro et al., 2015) et que la qualité du dialogue entre l’équipe éducative et les familles joue un rôle clé dans l’engagement des élèves (Taylor & Pearson, 2004 ; Willemse et al., 2018). Toutefois, cette collaboration reste complexe, en particulier dans les contextes défavorisés où les familles sont souvent moins familières des codes scolaires implicites et où des malentendus et stéréotypes de part et d’autre peuvent freiner les interactions (Hannon & O’Donnell, 2021). En effet, l’implication des familles dépend largement de la capacité de l’école et des enseignants à établir un dialogue constructif (Park & Holloway, 2013). Lorsque les enseignants considèrent la relation école-famille comme un levier essentiel pour la réussite scolaire, ils sont sans doute plus enclins à instaurer ce dialogue, favorisant ainsi une dynamique positive qui se répercute sur l'engagement des élèves. Une communication claire et régulière (informer les parents sur la progression de leur enfant, les attentes scolaires, les règles de classe et les activités en cours) ainsi qu’un environnement scolaire accueillant apparaissent comme des ingrédients essentiels pour favoriser la participation.
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Cette seconde partie est dédiée à la perception de la mixité scolaire par les enseignants, ainsi qu’aux pratiques mises en œuvre par ceux-ci pour la favoriser.
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74% des enseignants ont des attitudes favorables à la mixité scolaire. Plus spécifiquement, plus de 78**% des enseignants se sentent optimistes ou enthousiastes** à l’égard de la mixité, plus de 65% la jugent bénéfique et justifiée, et plus de 54% déclarent soutenir voir s’impliquer dans les actions visant à favoriser la mixité scolaire.
Quand on les interroge plus précisément sur les effets attendus de la mixité, 68,5% des enseignants estiment qu’elle a un impact positif sur des dimensions sociales (les compétences psychosociales des élèves, le climat de classe, l’avenir de la société) et, pour 50%, sur la réussite académique. Là encore, les perceptions des enseignants rejoignent des résultats établis dans la littérature scientifique. en effet, selon une étude de Grenet et al. (2023) menée dans des collèges français la mixité sociale favorise le bien-être social des élèves sans nuire à leurs apprentissages. Les chercheurs ont notamment observé qu’une augmentation de la mixité sociale au sein d’un établissement permet aux élèves d’avoir de meilleures relations avec leurs amis, d’être plus enclins à coopérer et d’adhérer un peu plus souvent à des valeurs de solidarité.
>>> lien vers les résultats complets
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L’adhésion à la mixité scolaire stimule l’innovation pédagogique
Les enseignants qui adhèrent au principe de mixité scolaire ne se contentent pas d’adopter davantage de pratiques favorisant la mixité, ils mettent également en œuvre plus de stratégies pédagogiques reconnues dans la prévention du décrochage scolaire. A ce titre, l’influence des attitudes envers la mixité scolaire sur ces pratiques est deux à cinq fois plus forte que celle de l’expérience professionnelle. Par ailleurs, ces attitudes sont plus positives chez les enseignants qui expérimentent la mixité dans leur classe et en perçoivent les effets bénéfiques. Parmi toutes les attitudes étudiées, l’adhésion aux initiatives institutionnelles et l’implication personnelle dans ces initiatives sont celles qui apparaissent les plus déterminantes. Ces résultats suggèrent deux choses :
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Suite : Contexte et méthodologie de l’enquête